Autour de chez nous

Une demi-heure de trajet par le RER C depuis Paris et nous voilà dans un autre monde : pas encore celui du Roi Soleil (10 minutes de marche supplémentaires depuis la gare) mais celui d'une élégante ville de province, un rien nonchalante. "Versailles, ce grand nom doux et rouillé", disait Proust. Mais ses habitants, eux, n'en retiennent que la douceur et ce rythme tranquille, bien accordé à leur vie de famille. Votre premier réflexe sera bien-sûr de foncer droit vers le château , monumental miracle architectural classé au patrimoine mondial de l'Unesco. Mais si vous êtes prêt à garder le dessert pour la fin, la ville souvent oubliée des cars de touristes réserve de très charmants détours. Vers le nord, le quartier Notre-dame, son marché, son église et sa très commerçante rue de la Paroisse : vous avez trouvé là l'endroit idéal pour une pause déjeuner. Autour des halles très animées les jours de marché , une ribambelle de restaurants, traiteurs et boulangeries étanchent toutes les soifs et comblent toutes les faims : marines, asiatiques, carnivores, bretonnes, italiennes… (juste derrière, le quartier des antiquaires offre une jolie balade dans des ruelles piétonnes et des passages couverts). La rue de la Paroisse vous mènera jusqu'à Notre-Dame pour vous faire pardonner vos péchés de gourmandise (boulangerie Julien, salon de thé-traiteur Galupeau…) et de shopping (Maje, Sephora et Cie…), tous réalisés dans la même rue. Dans cette église classique bâtie par Mansart ont été enregistrés tous les actes de baptêmes, mariages et décès de la famille royale. Enfi,n place d'Armes, en face du château, les Grandes Écuries déploient leur splendide façade concave et accueillent, certains week-ends les spectacles plein de poésie de Bartabas. Vers le sud, le quartier Saint-Louis dévoile une face plus discrète de la ville : les carrés Saint-Louis avec leurs baraques ordonnées en carré et leurs toits disproportionnés affichent leur singularité urbanistique. Initialement prévus au XVIIIème siècle pour abriter un marché, ils ont vite été surélevés pour devenir des habitations ou des commerces . Les ruelles du Vieux-Versailles rappellent le passé populaire de ce quartier où a été signé le serment du jeu de Paume. Tout comme la cathédrale Saint-Louis, beau morceau d'architecture baroque, a vu la procession d'ouverture des Etats-Généraux. En face, le potager du Roi, conçu par La Quintinie à la demande de Louis XIV pour alimenter la population du château, régale aujourd'hui les touristes de ses récoltes (130 espèces de pommes, potiron bleu de Hongrie, courge spaghetti et autres végétaux étranges). Même sans appétit, le potager architecturé comme un jardin à la française se consomme comme un tableau renouvelé chaque saison. Et maintenant filez au château ! Fondez-vous dans le public dense et polyglotte qui foule les 43 km d'allées et les 67 121 m² du palais puis prenez le large en barque sur le grand canal, soupirez dans les bosquets de Le Nôtre, rêvez sous les palmiers de l'Orangerie, et hop un dernier selfie sur la terrasse de marbre rose du Grand Trianon. "Ce n'est pas un palais, c'est une ville entière !" s'exclamait Perrault.

Ils sont 117 monuments et villages réputés parmi les plus beaux de France à jalonner les allées de ce parc à thème original… pas eux bien sûr, mais leurs répliques au 1/30ème ! Se succèdent l'hôtel de ville de Douai, les Hospices de Beaune , la chapelle de Ronchamp, le haras national du Pin, le château de Val, la cathédrale Sainte-Cécile d'Albi, le village de Saint-Nectaire, celui de Conques… mais bien sûr aussi les incontournables, comme l'Arc de Triomphe , les châteaux de la Loire, la Tour Eiffel , le château de Versailles … et même Ariane 5 et son aire de lancement ! Il n'y a pas que le bâti que l'on découvre au détour des allées. Leur cadre est reconstitué : le naturel avec 150 paysages typiques à l'échelle des maquettes bien sûr, incluant montagnes, fleuves, mers, océans, et la végétation adéquate… Pensez, 20 000 arbres nains ! L'aménagement humain est aussi bien visible : 4 km de voies ferrées supportant 15 trains miniatures, et 50 bateaux. L'homme lui-même est bien présent : quelques 60 000 figurines animent le parc ! Pour que les visiteurs se sentent vraiment sur les lieux, certains bruits typiques des régions évoquées sont diffusés : approchez-vous du port de La Rochelle et vous entendrez le cri des mouettes, de l'abbaye de Sénanque et vous vous laisserez bercé par des chants grégoriens, des arènes d'Arles et vous distinguerez le chant des cigales… Cerise sur le gâteau : le parc lui-même a la forme de la France ! Pour les familles, cette découverte de notre patrimoine peut aussi se dérouler de façon vraiment ludique : essayer d'extraire Excalibur de son roc en Bretagne , actionner une écluse pour faire avancer des bateaux dans le Sud-Est, produire de l'électricité en manipulant un mini barrage en région Centre, sauter haut sur un trampoline pour faite sonner les cloches d'un beffroi en Picardie , entrer dans une grotte et jouer, tablette en main, à l'artiste préhistorique qui la décore, animer les fontaines du château de Versailles… Il y a aussi 8 attractions plus classiques qui permettent aux plus jeunes de se défouler. À noter pour les geeks : une appli pour se cultiver sur les régions grâce à un quiz !

Accès : A86 sortie « Saint-Quentin-en-Yvelines » puis « Voisins-le-Bretonneux », puis D36 (Trappes) ; fléchage

Ouverture : en permanence de 10 h au coucher du soleil.Localisation : 18 km au N.-E. de Rambouillet et 8 km au S.-O. de Chevreuse. A partir de Paris, pont de Sèvres et N 118 vers Bordeaux puis N 306 et suivre le fléchage à partir de Saint-Rémy-lès-Chevreuse.Divers : jeux pour enfants, boutique, visite du château, crêperie le dim. Possibilité de location de salles.Manifestations : Manifestations : centre artistique, expositions, concerts.Proprietaires : M. de Breteuil- tél. 01 30 52 05 02- E-mail : contact@breteuil.fr- Web : breteuil.fr

C'est au cœur même de la [Forêt domaniale] que, sur 250 hectares, s'étire ce parc animalier où l'on croise cerfs et chevreuils, aurochs et sangliers. Des volières ont été aménagées dans une clairière pour abriter des rapaces présentés par les fauconniers. À condition de ne pas souffrir du vertige, l'Odyssée verte® est un parcours découverte sécurisé de 300 mètres à la hauteur des branches.

À cheval sur les 10ème et 19ème arrondissements, ces quartiers furent un peu les enfants terribles de la capitale : fiefs d'une population ouvrière ou étrangère, ils étaient surtout réputés pour... leur mauvaise réputation ! Ironie, c'est justement ce cosmopolitisme que, depuis quelques années, recherche une population néo-bobo et artistique pour y loger et y traîner ses nuits. Creusé en 1825 dans le prolongement du canal de l'Ourcq pour approvisionner Paris en eau potable, le canal Saint-Martin a longtemps abrité papeteries et fabriques de faïences. Rendu célèbre par l'Hôtel du Nord de Marcel Carné, le quai de Jemmapes n'a jamais vu les beaux yeux d'Arletty ! C'est en studio que fut tourné le film. Dans les années 1970, André Malraux et les riverains empêchèrent un projet… d'autoroute. Totalement réhabilité aujourd'hui, le canal est devenu un lieu de promenade pédestre et cycliste, et les péniches de cette active voie commerciale ont fait place aux bateaux de croisière. Au gré de ponts tournants, de voûtes souterraines et d'écluses, on découvre un Paris insolite au fil de l'eau. Il faut tout de même savoir s'égarer au-delà ; vers une grille de fonte verte, un fast-food et, en retrait, la façade Art Déco du palais des Glaces, devenu théâtre. Ou encore en empruntant la discrète rue de la Grange-aux-Belles, pour jeter un œil à la chapelle Saint-Louis et à l'hôpital du même nom, l'un des premiers édifices ordonné par Henri IV (ce Monument Historique de briques et d'ardoise s'est entiché de bâtiments modernes édifiés dans l'ancien cimetière des pestiférés !). Difficile pourtant de résister à l'appel du canal ; sur les quais on fait du lèche-vitrine en journée, entre librairie spécialisée, friperies, magasins de bijoux ethniques. On s'attarde le soir, pour squatter les terrasses, souvent lilliputiennes, on s'assoit au bord de l'eau avec son pique-nique, on guette la programmation musicale du Point Éphémère. Et on revient bruncher le dimanche matin après une balade à vélo, mais cette fois aux abords du bassin de la Villette : encore une commune de Paris, annexée en 1860. C'étaient les abattoirs de la capitale, construits sous le second Empire. 50 hectares réhabilités qui déploient aujourd'hui la Cité des sciences et de l'industrie , le Zénith mais aussi le parc de la Villette et deux cinémas MK2. La campagne à Paris ? Ça existe, et c'est ici.

Incontournable dame de fer, la Tour Eiffel attire chaque année des centaines de milliers de touristes. L'attente peut être longue, alors achetez votre billet en avance et pensez que l'été, l'affluence peut être très élevée. Vérifiez sur le site internet de la Tour Eiffel si vous comptez y aller à un pic d'affluence.

Pour les Franciliens, Rambouillet est avant tout synonyme de promenade en forêt. Et quelle forêt ! Toute touffue de ses chênes mêlée de pins, peuplée de sangliers, de chevreuils et bien sûr de cerfs, animal emblématique surtout à la période du brame, au début de l'automne. Nombreux alors sont ceux qui viennent frissonner à la nuit tombée en écoutant ce chant quasi lugubre. Mais Rambouillet, c'est aussi un château fort du XIVème siècle, celui où François Ier meurt en 1547, celui où Napoléon passe sa dernière nuit avant de partir pour Sainte-Hélène, celui où Charles X se réfugie après l'insurrection de juillet 1830. De domaine royal il est devenu résidence présidentielle - parfois le théâtre de conférences internationales - ce qui n'interdit pas les visites. Le parc est également valorisé : jardin anglais avec sa drôle de chaumière aux coquillages bâtie en l'honneur de la princesse de Lamballe, et la laiterie construite pour Marie-Antoinette à la demande de Louis XIV. En cœur de ville, on se promène, le nez en l'air, quêtant de beaux édifices du XVIIIème siècle, avant de tomber en arrêt devant un autre lieu historique, le Palais de Rome, érigé lui, sous Louis XVI. Transformé par Napoléon 1er qui l'offrit à son fils, roi de Rome, une partie abrite désormais des expositions temporaires. Dans la perspective du palais, voilà Saint-Lubin : c'est à un élève de Viollet-le-Duc que l'on doit l'actuelle église. De style néo-gothique, elle abrite un très bel orgue du XVIIIème siècle. Invariablement, c'est tout de même la nature qui prend le dessus. Ainsi, le parcours des glacières est une promenade sensorielle, sous les chênes et les charmes du parc, particulièrement adaptée aux handicapés et jalonnée d'informations sur le château. Il y a aussi le domaine de Rambouillet, ancien site des chasses royales, impériales puis présidentielles, que l'on peut désormais visiter en toute sérénité et accompagné d'un guide.

Une navette est mise en place de la gare de Montfort-L'Amaury au Parc de Thoiry, incluant la visite du parc animalier tous les mercredi et samedi durant les vacances scolaires. Pour les autres, le parcours se fait en voiture, les animaux étant en liberté dans la "réserve africaine" mais peut se poursuivre par la visite, à pied, dans le zoo, en surplombant par des passerelles des guépards, des léopards des neiges et autres grands fauves, puis de l'arche des petites bêtes (amphibiens et invertébrés), de la Ferme du Monde et du magnifique château dont les tapisseries sont remarquables. Des lieux ludiques comme le labyrinthe végétal et les aires de jeux ainsi qu'un restaurant permettent de rester toute une journée dans ce parc magique.

 On la dit Lumière, elle cherche son Paname. Paris grisaille, Paris by night, Paris gay et gaie Paris ; on la dit pressée et pourtant elle joue les escargots, entortillant ses 20 arrondissements autour de l'île de la Cité . On découvre d'abord les battements de chœur de Notre-Dame et ce kilomètre zéro, point de départ de toutes les routes de France. Cerné par la Seine, la ronde de ses péniches et de ses bateaux promenades, on perce ce premier cercle, enjambant l'un des 37 ponts tendus entre une rive droite huppée et une rive gauche consensuelle, entre l'accent gouailleur qu'on prête au titi et celui, pointu, du "Troca". Rive droite ? Paris guette d'un œil indulgent le sac et le ressac des chalands. Berge de lumière où les palaces oublient de compter leurs étoiles, où un arc triomphe sur "la plus belle avenue du monde", et une dame de fer se met au repos sur le Champ-de-Mars . Rive droite, c'est encore Paris Vendôme , héritier de spéculations et avare de prix affichés, Paris XVIème, avec ses dimanches où ne sortent que ses chiens, Paris Sacré-Cœur et ses messes permanentes ; à ses pieds Paris Pigalle, canaille avec ses sex-shops qui relancent le touriste d'une œillade. Rive gauche ? Dans ces caveaux où le jazz s'est arrêté à Sidney Bechet, Saint-Germain-des-Prés s'est résigné aux règles du commerce. Le goudron du boul' Mich a remisé les pavés de 68, on bouffe tard, rue Mouffetard, et la Huchette tourne à la sauce grecque. Le quartier a perdu son latin mais conservé ses arènes romaines. Grands magasins et casernes Grand Siècle, brasseries et tatoueurs, c'est le Paris des boulevards. Paris soutient sa réputation d'intello : passée la Pyramide du musée du Louvre , on se perd sous l'œil sévère de la Joconde tandis que le Centre Pompidou dédie ses tubes multicolores à l'art moderne. L'ancienne gare d'Orsay sonne l'hymne des Impressionnistes. Petit Palais ou Grande Halle de la Villette , on salue Rodin en son musée, on s'incline devant la nécropole du Panthéon . Nuits de danses ou nuits de transes ? Des capitales enfiévrées, Paris n'est pas la plus cotée. Mais on applaudit le prodige qui pianote salle Pleyel, on vernit le peintre de demain rue de Seine. Le tempo sera disco à l'Olympia, afro au Bataclan, son hip-hop au Zéro Zéro, et soul au Barbershop. Cocktails de couleurs et paillettes d'extase. Couinements du camion poubelle, grincement arthritique des rideaux de fer. Sur le zinc humide, le "grand crème" côtoie le petit blanc. Le premier métro vibre dans le gruyère souterrain. L'ouvrier de banlieue croise l'infirmière de nuit. Le jour pointe et les lampadaires soufflent leur halo. "Paris s'éveille", comme chante Dutronc...